[Tranche de vie] Les algorithmes, le mariage et le poêle à bois!
Hier, j’étais à Sainte-Anne-des-Monts où je présentais un atelier sur l’utilisation du Web et des réseaux sociaux au profit des artistes et travailleurs culturels en région. Sur la route du retour, dans le magnifique Parc national de la Gaspésie, je débriefais seule avec moi-même et le paysage!

Je repensais à ce que je venais de raconter aux participants auxquels je m’adressais. Je pensais à façon dont je me casse toujours un peu la tête pour trouver des manières de vulgariser le contenu que je leur présente. Je pensais aussi aux images que j’emploie pour réussir à leur faire comprendre les choses simplement. C’est presque un entêtement mon affaire. Je me dis que si je peux le comprendre et en tirer profit, les autres le peuvent aussi!
Puis je me suis demandé d’où pouvait bien me venir cet entêtement. (C’est beau, mais c’est long la route du Parc! On a beaucoup de temps pour penser!)
Les logarithmes
Je me suis souvenue d’un épisode particulier, en 4e secondaire (allô les anciens de Maths 436!), où l’on apprenait les logarithmes. Après avoir complété une longue feuille d’exercices sur le sujet, j’avais levé la main pour que le professeur vienne à mon bureau. Il avait comparé ma feuille à sa copie corrigée et il m’avait dit (visiblement agacé) « T’as tout bon. Pourquoi tu lèves la main!? » Dans toute ma candeur, j’avais répondu que j’avais compris comment réussir les calculs, mais je souhaitais savoir à quoi ça servait, dans la vraie vie, les logarithmes. « Ça, ma p’tite fille, c’est comme le mariage, tu comprendras quand ce sera fait ». Tu parles d’une réponse!
Le pire, c’est qu’au cours de français suivant, l’enseignant – pas plus fin – c’était moqué de moi en ajoutant « Ça a l’air que tu veux savoir à quoi ça sert dans la vie, des logarithmes! ».
Je m’étais vengée, quelques jours plus tard quand ce prof de français avait proposé et demandé à la classe des exemples de figures de style. Pour l’hyperbole, il avait proposé « C’est comme dire [insérer le prénom d’un élève particulièrement timide et chétif ici] est fort! » (Pour se moquer de lui, évidemment!) J’avais alors levé la main et dit « Ah! Je crois que j’ai compris! C’est comme dire [prénom du prof] est intelligent! » Toute la classe avait ri! Oui! J’ai toujours eu ce petit côté #PassifAgressif! Ha ha!
Quoi qu’il en soit, je devrais peut-être les remercier! Grâce à ce genre d’enseignants à la pédagogie douteuse (je suis polie), je crois que j’ai développé une soif de savoir à quoi servent – vraiment – les choses, dans la vie ainsi qu’une aptitude à les vulgariser pour les expliquer ensuite.
Les algorithmes
De 2001 à 2014, jusqu’à 80 % de mon chiffre d’affaires – en tant qu’artiste professionnelle / entrepreneure – a été attribuable à ma présence active sur le Web. Mon utilisation de l’ensemble des TIC ne tient pas du hasard. Au fil des ans, j’ai développé des stratégies d’utilisation de façon à obtenir des résultats « sonnants » (ROI). Entre autres, il est important pour moi de comprendre comment les algorithmes influencent les « PageRank » et « EdgeRank » des Google et des Facebook de ce monde.
Je ne suis pas convaincue que je saurais encore résoudre des feuilles de calculs complexes. Mais je comprends à quoi ça sert dans « la vraie vie » et j’arrive à en tirer profit.
Les formations Web
J’ai commencé à m’intéresser à Internet dans le milieu des années 90. J’ai suivi mes premiers cours de HTML en 1998. J’ai ouvert ma première Galerie d’art en 2001 et j’ai suivi toutes sortes de formation en infographie, en marketing et en utilisation des TIC (entre autres!). Mon objectif était de pouvoir faire la mise en marché de ma production artistique par le Web et de façon autonome, ce que j’ai visiblement réussi à faire.
Depuis environ 2010, on me demande de plus en plus souvent de partager mon savoir par le biais de conférences et de formations en Gaspésie, dans le reste de la province et même au Nouveau-Brunswick.
De façon générale, je m’adresse à des pairs; artistes, travailleurs culturels, travailleurs autonomes et entrepreneurs. Des gens comme moi (ou à peu près). Je ne suis pas une « spécialiste » du Web. Pourtant, je gagne ma vie, grâce au Web. Et de mieux en mieux, à part ça!
Le mariage, le poêle à bois et moi
Cher monsieur le professeur de maths fortes de secondaire 4, paix à votre âme! Sachez que l’homme et moi célébrerons, ce mois-ci, notre vingtième anniversaire de mariage. Sachez aussi qu’aujourd’hui je suis conférencière et formatrice et que je sais expliquer aux gens comment « mettre les algorithmes de leur bord », dans la vraie vie! Je ne leur remets pas des feuilles de calculs à résoudre. Je leur parle à peine de l’équation à trois facteurs.

Je ne leur réponds pas que c’est comme le mariage qu’ils comprendront quand ce sera fait (c’était vraiment cheap comme réponse, monsieur le professeur!) Non! Moi, je leur parle plutôt en métaphore. Je leur parle de poêle à bois! Et savez-vous quoi? Je crois que peu importe s’ils étaient « bons » en maths ou pas, ils comprennent!

Les participants à mes conférences et formations savent, après que je leur ai expliqué à quoi servent les algorithmes dans la vraie vie, comment maintenir un taux d’engagement Facebook satisfaisant et comment augmenter leur EdgeRank, qu’ils soient mariés ou non.
« Les artistes ne savent pas compter »
Voulez-vous ben m’expliquer d’où vient ce mythe!? À ceux qui pensent que c’est vrai, googlez donc « Léonard De Vinci » ou encore « polymathie ». Vous verrez ce que les algorithmes du moteur de recherche vous apprendront!




À propos de l’auteure
Edith Jolicoeur parcourt le Canada [et l’Europe] pour aider les artistes, travailleurs autonomes, petites entreprises et organismes à adopter de bonnes pratiques ainsi que des stratégies gagnantes, afin qu’ils tirent profit du Web et des réseaux sociaux.
Sa devise : « Ce n’est pas parce qu’on est éloigné géographiquement qu’on doit l’être numériquement ! »
Formée en innovations technopédagogiques en enseignement supérieur, elle cumule huit ans d’expérience comme enseignante au programme de vente-conseil dans un Centre de formation professionnelle (CFP) et six ans en formation continue.
Parallèlement à l’enseignement, elle a également été entrepreneure dans le secteur du tourisme culturel en région « dite éloignée » durant près de quinze ans. Au cours de cette période, elle a pu mettre en pratique différentes stratégies de marketing et communication numérique.
Elle connaît bien les réalités des entreprises et des organismes de petite taille pour les avoir vécues. Elle comprend particulièrement bien le sens de l’expression « autres tâches connexes » pour décrire le rôle de ceux qui doivent souvent savoir tout faire, ou presque !
Aujourd’hui, Edith Jolicoeur puise dans toutes ces expériences pour offrir des conférences et des formations adaptées aux différentes clientèles auxquelles elle s’adresse.
Elle tient aussi à mentionner que son passeport est valide et qu’elle peut parcourir la planète si l’occasion se présente! 😛